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Cependant, les terriens demeurent livrés à ceux qui leur ont fait accepter, par leurs lois, leur possession des sols de France et d’ailleurs, accumulant les méfaits la cruauté, l’ivresse et l’argent.

 

Le pouvoir et le patronat considèrent les foules en tant que piétaille.  

 

Ça se vérifie par les guerres débutées pour leur propre intérêt, et les morts qui en sont issus.

 

 Et ils se fichent totalement du nombre des trépassés pour leurs gueules fades de gros égoïstes  ...

 

Est-ce eux qui l’ont bâti ce monde, ou n’était-ce que des fainéants à leur aise, n’écrivant que pour se sentir vivre et philosopher sur un monde injuste ? Les autres, ceux qui sont morts pauvres avec petits moyens et petite vie, ont pourtant bâti tout ce que l’on voit durant des millénaires, comme tu as pu le vérifier durant tes voyages.

 
Tu aimes découvrir et voir large, tu es attiré par tout ce qui est lointain. Tu es un philosophe à ta façon, et tu voudrais ton autonomie totale … A toi d’y travailler. Cependant saches que par ton esprit, tu peux aller beaucoup plus loin.Je te fais ce cadeau pour toi et ton épouse que je porte haut dans mon estime. Et les laborieux, encerclés comme ils le sont par les flics, les gendarmes et autres militaires martiaux armés jusqu’aux dents, prennent l’habitude de perdre conscience en ingurgitant du mauvais vin à leur portée de bourse et de l’exécrable nourriture.

 

Car pour eux, il n’y a pas l’argent du mieux.

 

Auparavant, au temps de leur franc servage, ils étaient poussés tellement à la catastrophe de la faim, qu’ils en mangeaient du gros et bien moelleux curé.

 

Les jugés gueux sont rejetés de partout, doivent payer pour tout, tout en étant soumis entre eux à une dure compétition pour le travail au gré de leurs gérants.

 

Ces irresponsables sont prêts à profiter de l’abnégation forcée et familiale des besogneux, rendus alcooliques par le malheur, l’échec et le fatalisme. Et finalement, ils sont laissés perdus dans leurs têtes.

 

Alors il est fait miroiter aux peuples que toute loi revient aux décideurs en place, par la raison qu’ils peuvent faire des miracles parce qu’ils seraient conventionnellement là pour les aider d’héritier en héritier …

 

Mais les gestionnaires réclament éternellement de la sueur ou du sang des peuples exsangues.

 

Les patrons se permettent de tout oser dans l’esprit de leurs prétentions commerciales, car par leurs complices ainés possédants, ils ont la permission d’écraser qui ils veulent, de dépêcher les militaires au gré de leur caprice et de les envoyer où ils exigent de les expédier.

 

Ces goulus ont même le mandat d’exploiter à leur gré les braves gens qui construisent le monde tel que nous le connaissons, et ce pour des clopinettes, faisant de leur existence un enfer avant qu’ils ne décèdent.

 

Ces gens sociables sont sacrifiés, déniés dans leurs compétences et dans leurs prétentions au respect.

 

 Ces hères sont exclus du bienfait planétaire…

 

 Ils sont illégitimés dans leur subsistance terrestre.

 

Pourtant à chaque habitant de sa propre planète, il faudrait sa maison et un endroit pour faire pousser ses fruits et légumes.

 

 Sans terre, sans droit, encerclés par les armes et les punitions, ces malheureux sont laissés à la faim et à la location et même pire, à la rue …

 

Mais une telle soumission, une telle confiance et offrande aveugle de soi, était malheureusement observée sur la majorité des gueux rendus inconsistants par le gagne-pain difficile à trouver.

 

 Ces gens en sont réduits à errer dans leur vie sans même se connaître soi-même.

 

En ce qui concerne les algériens, depuis l’indépendance de l’Algérie, sous prétexte qu’ils s’étaient retrouvés entre musulmans, ils faisaient fi de leur exploitation sans fin, les laissant dans l’infinie misère de dupé, en dépit des diplômes glanés de leur sueur.

 

 Le peuple faisait confiance à ses gérants en fermant les yeux sur toutes leurs erreurs insensées et sanglantes.

 

Mais quand donc toutes les créatures vivantes vivront-elles décemment enfin ?

 

Les bourreaux succéderaient aux bourreaux, et les bénéficiaires terrestres de la sueur et des misères régnantes au pays, ajoutées aux intérêts tirés du travail des peuples d’Algérie, ne seraient même pas remis en question quand l’ère de la démilitarisation française du pays approcherait.

 

Néanmoins au temps de l’Algérie française, pour les colons, perdre les terres en plus de ce qu’elles produisaient par l’intermédiaire des exploités, était impensable.

 

Et tout ceci venant en plus du pétrole, cela devenait hors de question.

 

De plus, perdre Mers-El-Kabîr, le site parfait pour remiser ses dispositifs de guerre bien à l’abri de l’attaque, était inconcevable.

 

Le choix se posait entre la mort des soldats français et celle de tout le pays avec son contenu.

 

Cette option a été vite prise : c’était endeuiller les familles des militaires. Les colons affligeraient entre autres, les familles des soldats dépêchés là-bas pour leurs bénéfices.

 

Ces jeunes gars ne comptaient pas, puisque ces garçons étaient des individus déjà réduits et souvent enrôlés de force par l’imposition du « service militaire ».

 

Ces mecs-là avaient été formés au suicide collectif commandé. Ils se fiaient à leurs gradés qui les dirigeaient en chaîne, d’une main gantée de fer, et les dressaient à obéir sans trop de rouspétances.

 

A choisir entre la perte de ce magnifique pays avec ses ressources, et la perte des enfants de serfs, les donneurs d’ordres décidèrent la perte de la postérité de leurs braves travailleurs.

 

D’ailleurs, les parents attendaient avec angoisse et résignation un funeste télégramme.

 

C’est dans ce contexte que le père de Leila croisa un homme revenu de Cayenne où il avait purgé une peine de prison pour meurtre.

 

 Soltan en était revenu homosexuel et à sa façon de marcher, à l’expression outrageuse de son bassin, on devinait qu’il avait appris à se faire dominer lorsqu’il s’accouplait dans cette effroyable prison.

 

Il faut dire que le sadomasochisme qu’implique la sodomie rendait certains gens curieux à regarder dérouler le film de leurs pas.

 

 Soltan, malheureusement frustré par la culture islamique ambiante dans le quartier dans lequel il demeurait, avait des « vues » sur Kad, le père de Leila, et s’était fait durement éconduire par celui-ci.

 

D’où sa mauvaise déception devenue une extrêmement mauvaise conseillère ... 

 

Frustré, il avait alors dénoncé Kad à l’occupant en tant que « terroriste » !

 

Soltan voulait que le système, en diffamant Kad,  le rabaisse et le mette à son niveau de pestiféré du quartier.  

 

Son mauvais coup fait, l’homosexuel fuyait le regard de Kad et détournait son pas dès qu’il le voyait.

 

Depuis, celui qui l’avait si vertement éconduit, était loin de se douter de ce qui se tramait dans son dos …

 

 Par une froide journée d’automne mil-neuf-cent cinquante-cinq, la petite famille de Kad, à l’exception de ce dernier, se trouvait répartie autour du madjmar qui diffusait une chaleur agréable dans l’unique chambre qui leur servait de demeure, si on exclut les water-closets, la cuisine et les deux terrasses.

 

Une des deux donnait sur la rue Pomel, l’autre sur un terrain vague depuis lequel on pouvait voir la rue adjacente menant au quartier  Saint-Eugène.

 

Des unités de l’offense française avaient escaladé la façade de l’immeuble d’habitation côté rue Pomel, à l’aide d’accessoires amenés avec eux. Ils avaient contrôlé les issues de l’appartement à l’insu de la petite famille qui se retrouva ainsi cernée sans le savoir.

 

Les bruits des armements et des lourdes chaussures n’avaient pas inquiété. Leur attention était détournée par le son joyeux d’une chanson à la mode interprétée par Gloria Lasso s’échappant du vieux tourne-disque.

 

La petite famille ne fut prévenue uniquement par les aboiements de Dick le second. Puis, faisant écho aux hurlements de l’animal, la petite famille s’était mise elle aussi à crier de terreur en découvrant ceux qui étaient venus les assaillir.

 

L’un des intrus qui pointaient leur fusil sur eux, s’était avancé menaçant :

 

«  Faites moi taire tout de suite ce chien ou je l’abats ! » hurla-t-il.

 

Un silence lourd de menaces s’était installé alors que Dick était mis en joue par le militaire.

 

L’exécution de la menace était imminente. Toutes les victimes de la scène en étaient convaincues par l’affolement grimaçant des soldats menaçants.

 

Leïla s’était prestement accroupie devant le chien et lui murmurait de se taire en lui enserrant le museau à l’aide de ses deux mains.

 

 Par intelligence des choses inhumaines qu’il observait autour de lui, le molosse comprit la situation et se tut.

 

 L’animal se rapprocha même de la famille, comme s’il avait pris la décision de partager son sort, admettant son impuissance.

 

L’œuvre de justice d’un empire prétendu démocrate était en marche. Qui aurait pu l’empêcher puisque c’était lui qui instillait les lois et répandait à la face du monde une drogue dure légale dès dix-huit ans ?

 

 C’est-à-dire l’alcool dans toute son horreur, légalement répandue au travers de la planète, tuant les gens avant l’âge par ses différentes pathologies létales.

 

Qui pouvait arrêter une horde de farouches militaires  irréductibles tenue par le joug de dictateurs élus démocratiquement par des nationalistes ?

 

Dans leurs têtes, qui pouvait interférer dans leur détermination à réduire de l’indigène désarmé ?

 

Parce que finalement, il s’agissait pour eux de faire taire toute suspicieuse compassion sur un chemin d’insultes. 

 

Méprisante et les yeux injectés de sang, la fureur militaire occidentale prit de l’ampleur. Les soldats se mirent furieusement à tout jeter parterre.

 

Les armoires furent ouvertes et vidées au sol, la réserve de charbon, dehors dans un coin de la terrasse, fut étalée sur le ciment. Le linge qui trempait dans une bassine fut renversé devant les yeux hagards de la famille.

 

C’était pire qu’un ouragan, encore plus terrifiant, car ils se tenaient prêts à devenir meurtriers au moindre geste bien ou mal interprété !

 

Que pouvaient faire la mère et ses jeunes enfants face à cette fureur armée ?

 

Tous les membres de ce clan ne pouvaient que se serrer les uns contre les autres épouvantés, sans défense, offerts à l’arrogance barbare de cette situation, sans rien comprendre de logique à cette condition inénarrable qui leur arrivait … Il n’y avait pas de discussion possible.

 

Tout fut minutieusement vidé et fouillé.  Il y avait de quoi faire peur à cette famille de civils. La mère de Leila n’avait alors aucune opinion arrêtée face à la colonisation et aux colons.

 

Elle menait sa vie, s’occupait de son ménage et de ses enfants.

 

Badra était invitée dans les deux clans opposés et, par habitude de ne pas le faire, n’avait jamais statué.

 

 Elle était enfoncée dans la colonisation à l’en étouffer.

 

Elle était née dans un système colonial et s’y était installée en dépit d’elle-même, comme tous les autres.

 

Même si Badra en était la victime, elle ne s’en rendait pas nettement compte. Pour elle un administrateur-gérant, une tutelle ou une autre, c’était du pareil au même ... Malvenu. Il n’était jamais bon d’être régi par un singe …

 

La nouvelle qu’elle faisait partie des proies parmi les infortunés occupés, était sue et répandue.

 

Mais Badra ne voulait pas s’attirer la colère des occupants comme cela venait de se passer. Aussi, elle amoindrit largement les faits de l’agression militaire en se taisant.

 

Pourtant elle n’avait rien fait de provocant contre les colonisateurs.

 

... Une « ambulance » guerrière de mauvais augure était garée à la suite des camions militaires.

 

Que faire d’autre qu’observer les barbares armés en action, lorsque la famille offerte lui faisait face désarmée ?

 

Des objets précieux furent escamotés par les martiaux missionnés par ceux qui s’étaient imposées dans le pays en prétendant qu’ils avaient plus de morale que les « Hameds et Fatmas » occupés.

 

 

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